mercredi 19 septembre 2012

WE LOVE GREEN à Paris, lundi 16 septembre 2012

“Festival pionnier et engagé, We Love Green est un evenement moderne de musiques actuelles, pensé et conçu en respect avec l’environnement. Tout est parti de l’envie de produire un festival, ancré dans les problematiques actuelles, de repartir de zéro sur la conception et la production d’un evenement épémère et donc jetable ».
C’est avec en tête cette fumeuse profession de foie que nous nous rendons en Phelpsmobile (pas green) dans le bois de Boulogne (green) pour assister à la deuxième edition du festival We Love Green.


 Comme le dirait probablement l’auteur de ce « manifeste », c’est dans l’ecrin du très chic parc de Bagatelle que se trouve organisé ce festival, dont le concept repose en fait sur une image hippie chic, chère aux Directeur sArtistiques et autre Chef de Produit qui rodent dans la capitale sur leur vespa, Ben Simon aux pieds et Wayfairer vissées sur le nez.
On peut se moquer mais toujours est il que c’est assez joli ; un petit champ d’herbe (intact en ce troisième jour de festivités !) couverts de tipis (green) et de stands avec expos et transat… la foule n’est pas pressente, des gamins courent partout et on ne fait pas la queue pour avoir un demi de Heineken  à 4€ soit deux tickets en plastique (pas green).

Après avoir fait ce rapide etat des lieux, on s’approche de la scène pour ecouter Cody Chestnutt debuter son set.
J’avais decouvert le larron il y a quelques années avec le titre « Look good in leather », qui semblait tout droit sorti d’un film de Melvin van Peeble avec Pam Grier, le clip etant à l’avenant. Le soulman a gardé sa classe mais aborde surtout des titres du coté fragile de la force, pas forcement avec la faconde « i’m black and i’m proud » qui semblait le caracteriser à l’epoque.


Nous ecoutons donc allongés dans l’herbe les titres delicats qui renvoient au Marvin Gaye de la fin des sixties. La voix est donc magnifique et l’attitude positive. L’inertie est globale devant la scène en ce dimanche après midi mais Chestnutt ne se decourage pas et parvient à faire chanter la foule de fort belle manière. Certains titres tourneront un peu en rond et l’horaire de passage desservira probablement l’artiste, mais l’operation seduction est toutefois reussie.

L’avantage de n’avoir qu’une seule scène est qu’il n’y a pas de mouvements de foule pour en rejoindre une autre après chaque concert. Le desavantage est le temps d’attente entre chaque artiste, qui casse singulierement la dynamique. Pour preuve, l’affiche de chaque journée n’est composée que de 5 artistes, la proximité de logements limitant probablement les agapes à une heure decente.



Festivaliers lookés, bière hors de prix et concert finissant à 23h ? Non j’ai dit we Love Green Festival, pas Rock en Seine.
D’ailleurs le public du WLG (comme j’ai decidé de l’appeler là, tout de suite) verse plutot du coté du bobo precité alors que celui du ReS tourne Hipster avec la beu-bar et la chemise bucheron circa 1994 qui va bien.


Ces palabres a dimension capillaire evacuées, on se retrouve devant le set de Electric Guest. Si l’album du quartette californien a reussi à se classer dans la categorie  Plaisir coupable gay friendly de ma discothèque  entre Burt Bacharach et 1973, le live ne sera pas aussi convaincant. La luxurience du son piloté par Danger Mouse himself sur la galette a completement disparue des enceintes de la scène du parc Bagatelle ; la pop synthètique et rythmé des Electric Guest est plate et assez chiante et semble avoir completement perdu de sa spontaneité. Il reste quand même quelques gimmicks au sytnhé et quelques breaks à la basse mais ça va pas chercher loin. On aura quand même un beau moment surréaliste avec les dehanchés contenus et anarchiques du chanteur, sorte de Enrique Iglesias de poche atteint d’une crise de spasmophilie en slow motion. Ou un truc comme ça.


On termine le tour d’inspection des lieux pour constater que ce credo bio-friendly sent la fumisterie à plein nez ; quelques panneaux solaires par ci par là, des couronnes de fleurs pour le style, des velos d’appartement pour recharger son portable  en pedalant au stand SFR… Pour ce qui est du concret, heureusement que les plus grands festivals de France n’ont pas attendus le We Love Green pour proposer des cendriers de poche, des gobelets consignés et des toilettes sèches. On peut toutefois conceder qu’Il faut bien trouver un creneau pour exister dans le monde impitoyable des festivales estivaux.


On enchaine finalement assez vite sur la prestation de Breakbot, planqué derriere une degaine messianique et un pupitre en forme de bouche pulpeuse. Et ça groove sec, même si les plans ont été archi rabachés par les ainés. Basse funky, pianos à vous imaginer sur sunset boulevard en roller et melodie à cramer le dancefloor une fois pour toute… french touch, vous avez dit french touch ? On s’etonnera pas d’apprendre que le parisien chevelu est produit par Ed Banger.
Mais est il judicieux de prodiguer ce genre de beats en 2012 alors que Dax Riders, Cassius ou Stardust sont passés par là il y a maintenant près de quinze ans ? Bref, du vintage avant l’heure mais coupons court aux considerations temporelles et dansons !


Ce festival, de part son positionnement, sa cible et son cadre a probablement de l’avenir mais si doit grandir, il devra monter une deuxième scène et se professionaliser un peu. On peu railler son public plus-branchouille-tu-meurs, mais voila au moins un evenement organisé par des passionnés et non par un multinational de la musique à 360° qui claque d’entré des exclus de Coldplay et des frères Morvan. Trop hype, coco.

Next step : The Hives @ Zenith de Paris

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